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des bribes de pensée

17 juillet 2013

En bref

Si le monde ne doit être pensé de façon binaire, je me demande ce qui nous définit. Je pense justement que ce qui me définit c'est mon absence d'activité. J'ai passé les 20 dernières années de ma vie (et j'ai 20 ans) à attendre, à laisser couler. Ce que j'attend au fond, c'est un signe qui pointerait une direction, un chemin à prendre. J'étudie la sociologie sans grande conviction (pour l'instant), j'essaye de conserver une relation correcte avec mes deux parents, et je vis dans un appartement de 25m2 au fond d'une cour pleine de crottes de pigeons et très chargée en humidité où mes vêtements peinent à sécher et où mon matelas moisit à petit feu. D'étranges insectes passent régulièrement me rendre visite, ainsi qu'un ex-héroïnomane qui laisse parfois des ampoules de métadone sur mon paillasson et des fringues qui empestent dans mon entrée pour signifier sa présence. Je ne peux pas dire que je me délecte de cette situation, ma description est évocatrice il me semble d'un certain mécontentement (je n'ai pas insisté sur la blancheur des murs où sur le fait que j'ai choisi moi-même cet appartement il y a de ça 6 mois parce qu'il semblait idéalement situé pour une étudiante et que je tenais absolument à habiter avec mon petit ami au plus vite), cela dit, je suis en vacance et je n'ai pour le moment pas encore regardé d'autres appartement, déposé mon pré-avis ou quoi que ce soit d'autre. J'ai l'impression d'attendre que tout ce passe, de tolérer les choses jusqu'à ce qu'elles prennent le dessus sur moi et me fatiguent jusqu'à ce qu'un choix s'impose. J'ai un job d'été qui consiste à préparer les petits-déjeuners pour un hotel. Ce job me rend littéralement malade. Je n'ai pas de contrat, et mon patron me prévient à 21h si je dois venir travailler le lendemain à 6h du matin. Je deteste ce boulot, je ne sais pas couper un ananas, ni un melon, ni une pastèque et cela m'angoisse au point parfois de m'empêcher de dormir. Ma relation avec mon petit ami est elle aussi indéfinissable. Nous connaissons tous deux des moments de bonheur très intenses, mais nos disputes ont depuis longtemps dépassé le stade de disputes de couples. Nous nous battons tous les deux comme deux gladiateurs et ces bagarres laissent des séquelles que j'aimerais voir disparaître. C'est assez dur à dire, parce que nous sommes confrontés au regard des autres et forcés à mentir à nos amis sur les raisons de nos hématomes, de nos griffures... Et lorsqu'on ment à nos proches on en vient forcément à se demander : "suis-je le bourreau ou la victime?" "qui est-ce que j'essaye de protéger en mentant? Lui ou moi ?" Hier, j'ai raconté à ma meilleure amie que je m'étais battue avec mon petit ami, mais je suis presque sure que ce qu'elle a entendu, c'est que lui m'a battue. En voyant son regard, je me suis demandée si ce n'était pas le cas. Le soir où nous nous sommes battus, il a effectivement tout fait pour me blesser, mais il n'était plus lui même. Je sais bien que je devrais me protéger, et j'ai songé à rompre, j'y ai même plus que songé. Mais le lendemain, quand il s'est excusé, il m'a paru évident qu'il ne s'agissait plus de la même personne. S'il souffre de troubles de la personnalité, que dois-je faire ? Jusqu'où est ce que j'ai le droit de pardonner ? Je ne sais plus si je dois lui faire confiance, je ne sais plus rien du tout, et ce qui me ronge, c'est de ne rien savoir, de ne faire qu'attendre, attendre une révélation, attendre toujours ce signe. Le lendemain de notre altercation (qui a duré pas moins de 4 heures), ce ne sont pas tant les bleus qui couvraient mes bras, mes courbatures dans tous les muscles de mon corps ou le souvenir des mots qu'il m'a dit qui m'ont mise en état d'alerte, mais le sentiment de peur que j'ai ressenti, le souvenir de m'être dit à moi-même : "Je vais mourir ici ce soir". Mais je ne pensais pas qu'il allait me tuer, je pensais que peut-être je devrais le faire. J'aimerais trouver la paix autrement, j'ai des amis, et j'aime mes parents, mais je n'ai aucune perspective d'avenir réjouissante : Mes études, je le pense, ne me conduiront nullepart, je n'ai cependant rien de mieux à faire que de les continuer, et il m'est impossible d'imaginer un futur avec mon petit ami si ses problèmes de violence ne s'arrangent pas. Seule avec lui, c'est mon choix, j'ai le droit de l'aimer et de supporter autant que je le peux son tempérament, mais une chose est sûre, je n'infligerais jamais à un enfant un père violent. Ce qui me chagrine par dessus tout, c'est de ne pas vivre mais d'attendre de vivre alors que comme je l'ai mentionné, je n'ai pas de perspective d'avenir réjouissante ! Pour l'instant je prépare mon futur, mais je suis certaine que je le prépare mal. Et je ne veux pas d'aide, j'attend ma révélation.

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